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Le nouveau Carl Lewis est féminin. Reine de l'athlétisme,
Marion Jones l'est devenue aux jeux de Sydney en concourrant comme
son glorieux aîné pour le gain de cinq titres olympiques (" En grandissant,
j'ai vu Carl Lewis à la télé, et j'ai su que moi aussi, j'étais
assez rapide pour courir et sauter. Et je me suis dit : pourquoi
ne pas mettre tout ça ensemble ? C'est ce que j'ai fait: aujourd'hui,
je cours et je saute ")..
Pari fou mais pari réussi, car même si le métal de chacune de
ses médailles n'est pas de la couleur tant attendue (trois titres
olympiques sur le 100 m, 200 m, 4x400 m et deux médailles de bronze
sur la longueur et le 4x100 m), la jeune femme est entrée à 24 ans
dans la grande légende des jeux. Née à Los Angeles (Etats-Unis)
le 12 octobre 1975, volontaire et tenace, dés 8 ans elle rêve
d'un titre olympique.
L'esprit de compétition qui l'anime, elle l'acquiert dés son plus
jeune âge lors de ses premières courses en se mesurant aux garçons
de son lycée. Aussi, année après année, de titres universitaires
en titres nationaux, Marion construit une carrière qui lui permet
d'envisager une première participation aux jeux, à Barcelone dans
le relais 4x100 américain. Préférant remettre son rendez-vous avec
l'histoire, elle s'essaie au basket-ball où elle excelle avant de
revenir à ses premiers amours.
Son rêve de petite fille se réalise enfin à Sydney où sa famille
venu la soutenir assiste à son triomphe (" Mon premier sentiment
a été la joie : à cet instant, tous les mauvais jours qu'on traverse
pour en arriver là sont balayés. Ensuite, j'ai vu ma famille, qui
m'a toujours soutenue, et j'ai eu les larmes aux yeux. Gagner devant
les gens qu'on aime, que demander de plus ? ") Gravissant un à un
les échelons de la renommée (elle est élue par le Comité olympique
américain comme sportive américaine de l'année 2000) et à force
d'entraînements, elle remporte ses premières victoires internationales
et reste longtemps sans rivale sérieuse dans les épreuves de vitesse.
Mariée puis divorcée du lanceur de poids C.J Hunter trop souvent
associé à des problèmes de dopage, Marion Jones continue d'engranger
les titres et les médailles. Vaincue pour la première fois depuis
cinq ans sur l'épreuve phare de l'athlétisme (le 100 m) au dernier
championnat du monde d'Edmonton, la championne n'en décroche pas
moins son premier titre sur 200 m et sur le relais 4x100 m avec
tout autant de bonheur.
Capable de s'aligner sur cinq disciplines différentes comme
le saut en longueur où sa technique reste perfectible, cet athlète
hors du commun reste cependant modeste : "Je ne suis pas assise
là à dire que je suis Superwoman. J'ai déjà entendu qu'on me décrivait
dans ces termes. Mais je ne suis pas invincible. "
S'émerveillant à chacune de ses nouvelles victoires, nul doute
que la belle Marion saura s'imposer pendant encore de nombreuses
années.
Keba
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